Economie et social en PICAM : note d’intention

La présente note d’orientation est le fruit des premiers travaux des adhérents de BVPICAM. Elle sera enrichie et affinée au fur et à mesure du développement de l’association, en particulier lors des diagnostics plus détaillés qui seront menés au travers des Commissions Thématiques.

Le domaine « Economie & Social » découle du Manifeste de l’association. L’objectif des adhérents étant de partager leurs réflexions, diffuser leurs savoirs, en acquérir de nouveaux et agir en réseau en vue de mettre en oeuvre de nouvelles pratiques positives notamment pour développer une économie locale durable et solidaire en réduisant les inégalités économiques.

Nb : Principaux acronymes utilisés :

  • PICAM : Presqu’île de Crozon et Aulne Maritime,
  • CCPCAM : Communauté de Communes Presqu’île de Crozon - Aulne Maritime,
  • PNRA : Parc National Régional d’Armorique.

1. Définition du périmètre du domaine d’orientation

Le domaine comprend les éléments suivants :

  • l’accès à l’emploi,
  • la vitalité des entreprises,
  • la création de services,
  • la création et le développement d’activités (entreprises, associations, scop, scic..),
  • l’innovation sociale et l’Economie sociale et solidaire,
  • l’économie verte et bleue (Glaz Economie),
  • l’organisation des solidarités,
  • le tourisme,
  • les activités tertiaires,
  • la gestion du foncier (PLUI),
  • l’accès aux aides économiques,
  • le télétravail,
  • le développement des transports,
  • le développement de la fibre optique.

Les parties prenantes sont :

  • les chef.fe.s d’entreprises,
  • les agriculteurs et les pécheurs,
  • les industries (sur l’est),
  • les professionnels du tourisme, des sports nature, de la culture (Musées, guides, écoles de surf… ),
  • les salarié.e.s,
  • les consommateurs presqu’îliens,
  • les habitant.e.s,
  • les personnes en recherche d’emploi,
  • les associations,
  • les élu.e.s,
  • la communauté de Commune qui a pris la compétence développement économique,
  • les réseaux économiques (Club d’entreprise),
  • les accompagnants à la création d’entreprise (CCI, CMA, EAFB, CIVAM),
  • les accompagnants de l’insertion ( service insertion CCPAM, CCAS, CAF Pole emploi, structures d’insertion par l’économique comme Relais travail),
  • Mobil Emploi (aide à la mobilité des salariés) en insertion),
  • le PNRA,
  • la Région (Cheffe de file Dev Eco),
  • le CD29 sur l’ESS et l’innovation sociale,
  • les espaces de travail partagés,
  • la presse.

2. Contexte

Le territoire PICAM suscite chez les habitants et dans l’imaginaire collectif des représentations positives qui le rendent attractif. Ses paysages, une flore, une faune et un patrimoine géologique permettent aux habitants de vivre dans un environnement naturel relativement préservé.

Notre territoire présente le 2e taux plus fort de création d’entreprise du Finistère. Toutefois, les entreprises créées sont pour la plupart unipersonnelles et l’absence de réseau économique identifié et actif rend difficile leur pérennité.

L’enclavement et l’éloignement de la métropole brestoise et sa position excentrée à la pointe de la Bretagne est également un frein au développement et à la pérennité des activités étant donné le cout des transports.

67% des entreprises n’ont pas de salariés. LE PICAM a le taux d’activité le plus faible du Pays de Brest.

La Presqu’ile à l’ouest présente une économie résidentielle, fragile car saisonnière et décompte de nombreux indépendants qui travaillent parfois à l’échelle mondiale mais dans une certaine confidentialité sur le territoire. Les entreprises industrielles sont elles situées à l’est du PICAM et en bordure de la RN165, elles développent leurs activités à l’international.

Emplois liés à la Défense Nationale :

En presqu’île de Crozon l’activité est essentiellement liée à la présence de la Défense avec ses infrastructures sur l’Ile Longue, Lanvéoc, Guenvenez ainsi qu’au tourisme.

L’emploi en PICAM est majoritairement « masculin », lié à une forte présence de la Défense sur le territoire.

Tourisme, sport et nature :

C’est ainsi un terrain privilégié pour les sports nature et nautiques (Spots de surf de la commune de Crozon – Rade de Brest pour la balade et Baie de Morgat pour la vitesse). De plus, on y trouve des artistes et des artisans d’art qui fonctionnent en réseau informel mais qui peuvent rencontrer des difficultés à vivre toute l’année de leur activité.

Le tourisme ne dure pas toute l’année même si la tendance est plutôt à l’allongement de la saison, pour autant certains commerces sont fermés l’hiver et ré-ouvrent l’été, d’autres tiennent toute l’année mais avec des difficultés. La difficulté de tenir pour des commerces par rapport à la saisonnalité de l’activité est amplifiée par des baux précaires. Les emplois touristiques et saisonniers (la saison dure 2 à 3 mois) offrent peu de possibilités d’obtention d’un emploi à l’année.

Les sports et loisirs ainsi que les hébergements touristiques sont une source de création d’entreprise qui appuient leur développement sur les spécificités du territoire, via internet… Plusieurs écoles de surf sont nées dans les 10 dernières années, des entreprises de balades en mer (Catavoile, Sirène), d’activités sport natures (cosquering, escalade, randos…) peuvent être boostées par les projets structurants développés par le PNRA.

Enfin, le PNRA est une valeur de qualité de vie reconnue nationalement et le projet GEOPARK peut être un levier de développement.

Emploi industriel :

L’est en PICAM présente un tissu industriel assez dense et emploie des cadres, des techniciens mais aussi des ouvrier.e.s présentant parfois peu de qualifications. Les déplacements sont réalisés en automobile et non en transports collectifs car ces entreprises fonctionnent en horaires décalés. Ces entreprises ont des difficultés à fidéliser leurs employés et à recruter. En cause ? la qualité de l’emploi, la pénibilité peu reconnue et les niveaux de salaire. Sur l’emploi industriel, bcp de presqu’ilien.nes travaillent sur Pont de Buis, et dans le secteur de Châteaulin (Doux, Moulin de la Marche…).

Pêche :

Autrefois la Presqu’île développait la pêche côtière et la pêche plus lointaine (Camaret – Langoustes) mais les pêcheurs sont en voie de disparition sur le Port de Camaret comme sur toute la Presqu’île de Crozon. Pourtant des infrastructures portuaires existent et ont été financées par la CCI. Le Port de Camaret possède un slipway aujourd’hui peu utilisé. Une entreprise de charpente marine a disparu dernièrement mais une entreprise est en train actuellement de relancer l’activité de construction, réparation de bateaux.

Agriculture :

L’agriculture est plutôt raisonnée, le bio y est peu développé même si il progresse et que les agriculteurs qui s’installent se lancent en bio, il nous est impossible de savoir exactement aujourd’hui quelles sont les parcelles cultivées en intensif, en raisonné ou en Bio. En PICAM on dispose de relativement peu de terres cultivables (zone Natura 2000 – Loi littorale – espaces sanctuarisés par la Défense, friches). Il convient de déterminer aussi les avantages et les inconvénients des friches naturelles sur un plan environnemental.

Le manque de présence régulière de conseillers et d’accompagnateurs à la création et au développement pose des difficultés sur l’Ouest de la PICAM.

Tissu associatif :

La vitalité du tissu associatif tient pour la plupart à des structures basées sur du bénévolat et sans véritablement développer d’emploi.

Outils de développement

Un espace de coworking et de boutique existe a Crozon, appelé Coworpic. Il est privé et compte entre 15 et 20 structures à l’année. La CCPCAM a aussi investi un espace de coworking à Crozon appelé la Flotille.

La CCPCAM investit les champs du développement économique. Jusqu’à la fusion avec l’Aulne elle développait peu la dimension économique mais se focalisait surtout de développement touristique.

3. Perspectives & risques

Perspectives

Des tables rondes avec les principaux acteurs seront nécessaires pour mieux identifier soit les projets en cours soit leurs attentes de développement.

On peut déjà noter que la CCPCAM s’est engagée sur plusieurs projets de développement :

  • de réduction et de valorisation des déchets notamment verts via une usine de retraitement à Kerdanvez,
  • de création d’un « smart grid » et d’une ferme photovoltaïque qui alimentera 800 logements,
  • de développement d’un PAT (Plan Alimentaire territorial) et lance actuellement un questionnaire sur les habitudes de consommation,
  • de création d’un abattoir local au Faou, abattoir très utilisé par les fermes développant les circuits courts et les particuliers qui élèvent quelques bêtes.

Risques potentiels

Le manque d’emploi à l’année fait prendre un risque au territoire.

L’absence de transport intermodal entre les villes de la Presqu’île est également un frein à l’accès à l’emploi et la distance importante pour travailler à Brest et Quimper, d’une part parce que les personnes ne sont pas forcément recrutées car jugées trop éloignées. Et parce que le coût des transports pèse sur le budget des familles.

L’absence de moyens de garde collectif et de Lycée, la difficulté d’accéder à l’emploi renforcent les freins à l’installation des familles qui préfèrent rester sur Brest (en particulier en lien avec les activités de Défense Nationale) avec un de ses membres qui vient travailler en voiture ou en bateau militaire.

Fort de ce constat, le territoire PICAM a des difficultés pour capter une population jeune ce qui entraine un vieillissement de sa population (3 villes en tension- Landevennec – Camaret – Roscanvel). Argol et Telgruc sont moins enclavées et plus proches de la voie express et Crozon concentre une bonne partie de l’activité.

4. Notre vision ou notre idéal

Il nous semble nécessaire pour assurer certains équilibres en PICAM de renforcer l’activité économique et qu’elle soit mieux équilibrée entre secteurs d’activités. Elle est actuellement fortement dépendante de la Défense Nationale mais sans que cela n’entraine de présence permanente de la majorité des familles qui sont souvent basées à Brest, ou du tourisme qui reste saisonnier.

Notre vision, étant donné la configuration de notre territoire est d’avoir :

  • des emplois plus diversifiés et plus pérennes, moins dépendants de la Défense Nationale et du Tourisme,
  • une meilleure captation des jeunes familles qui travaillent en PICAM mais résident à l’extérieur, pour favoriser :
  • un rajeunissement de la population ce qui devient critique en particulier pour maintenir un système éducatif de qualité,
  • une activité plus lisse sur le plan annuel pour le commerce,
  • une diminution des déplacements quotidiens source de fortes émissions CO2,
  • un approfondissement des métiers liés à l’économie bleue (énergies de la mer par exemple), l’économie verte (BIO), l’économie circulaire (moins de dépendance externe).

5. Orientation de l’association

Il nous semble important de travailler au développement économique du territoire et de faciliter la création d’emplois pérennes et diversifiés tout au long de l’année.

La Glaz Economie, l’économie sociale et solidaire, le redéploiement d’activités tertiaires (pêche, conchyliculture, algues) peut être étudiée si la qualité de l’air, des sols, de l’eau reste de bonne qualité et si ces activités ont un faible impact environnemental.

Parmi les axes de réflexion, il faut réfléchir à nos capacités de renforcer :

  • l’économie bleue, peut être en favorisant l’implantation en PICAM de structures de recherche et de formation spécialisées,
  • l’économie verte, en favorisant l’agriculture BIO qui ne peut être que bénéfique non seulement pour la santé des habitants mais aussi pour défendre la destination touristique,
  • l’économie circulaire pour réduire les dépendances externes,
  • l’économie sociale et solidaire et l’innovation,
  • l’entrepreneuriat social.

Nous pourrons travailler sur les critères de bien être territorial et développer nos aides aux entreprises et aux porteurs de projet en fonction de l’apport au territoire, de l’amélioration de la qualité de vie, de l’apport en termes de lien social et d’emploi.

Les structures d’insertion par l’économique (SIAE), les territoires Zéro chômeurs longue durée sont des dispositifs intéressants à implanter.

La localisation de formations sur le territoire est aussi un levier intéressant à travailler avec Pole Emploi et la Région.

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